Une idée dans la tête - 40 pépites réjouissantes sur le cerveau et l'apprentissage
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Le cerveau est plastique, c’est-à-dire modelable, comme les matériaux qui, une fois déformés, conservent leur nouvelle forme.
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C’est un mythe qu’un hémisphère serait dédié à la logique et l’autre à la créativité. Un exemple : un enfant ayant subi une ablation d’un hémisphère très jeune peut être à la fois sportif et créatif.
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La plasticité cérébrale diminue avec l’âge. Après un AVC, la récupération de certaines capacités est souvent limitée car le cerveau n’est plus aussi adaptable.
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Relation réciproque entre cerveau et apprentissage : le cerveau est prédisposé à apprendre, mais l’apprentissage transforme aussi le cerveau.
La Parole
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L’apprentissage de la parole se déroule en plusieurs étapes : sons → syllabes → mots → phrases.
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Dès six mois et demi de grossesse, l’enfant commence déjà à percevoir la mélodie de la voix maternelle, sans distinguer précisément les mots.
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À la naissance, le bébé peut différencier tous les sons possibles (intonations, accents). Un processus de “dé-apprentissage” élimine progressivement les distinctions inutiles pour se concentrer sur la langue maternelle. Cela explique la difficulté pour un adulte latin d’apprendre le mandarin.
💡 Parler à un enfant dans différentes langues et avec divers accents retarde ce dé-apprentissage.
- Un gène particulier lié à l’apprentissage du langage est présent chez les animaux aussi. Il est actif uniquement durant l’enfance chez l’humain, facilitant ainsi l’apprentissage des langues.
💡 Parler plusieurs langues à un enfant dès la naissance lui offre un avantage durable.
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Dès l’âge de 6 mois, les enfants comprennent entre 4 et 12 mots et peuvent faire des associations sémantiques complexe; chose que les IA d’aujourd’hui ne sont pas capables de faire même avec un large corpus de données.
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Les bébés utilisent instinctivement la grammaire et le regard des adultes pour comprendre leur environnement.
💡 Pour favoriser l’apprentissage de la parole il faut parler à l’enfant en le regardant dans les yeux, avec un vocabulaire précis, en utilisant le regard pour guider son attention.
La Lecture
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L’apprentissage de la lecture intervient généralement entre 5 et 6 ans, avec un objectif de 50 mots par minute au CP.
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Il n’y a pas qu’un seul type de dyslexie. Ce n’est pas aussi simple que de dire qu’un enfant confond les “b” et les “d”. La lecture est une activité complexe, impliquant plusieurs sous-systèmes : vision → compréhension → diction. Si un maillon de cette chaîne est défectueux, ou simplement moins rapide que les autres, on parle de dyslexie.
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La dyslexie est à la fois acquise et innée. Il y a 50 % de chances qu’un enfant soit dyslexique si un des deux parents l’est.
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La lecture est une tâche complexe, et la dyslexie peut se manifester à différents stades. Différentes solutions sont disponibles pour pallier ce problème :
- Compréhension des syllabes et des sons (la méthode globale n’a pas aidé) → Solution : apprentissage par syllabes
- Confusion entre les lettres qui composent des mots adjacents → Solution : espacer davantage les lettres et les mots
- Attention aux mots → Solution : utiliser son doigt pour suivre
💡 Introduire précocement les syllabes à travers des lectures ludiques comme les contrepétries.
Les Mathématiques
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Le cerveau possède un espace spécifique dédié aux mathématiques.
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Tous les animaux possèdent une capacité intuitive à comprendre les ordres de grandeur, utilisée par exemple par les poissons pour choisir leur groupe pour se protéger des prédateurs.
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Contrairement aux idées reçues, aucune différence de capacité mathématique entre garçons et filles n’est observable à l’entrée au CP, mais un écart apparaît ensuite, alimenté par des biais sociaux (interactions avec les enseignants, attentes différentes selon le genre).
💡 Encourager les enfants avec des cahiers de vacances et des jeux logiques.
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Les humains se représentent les nombres et ordres de grandeur sur un axe. De gauche à droite, du plus petit au plus grand. On a tendance à regarder plus à gauche en parlant de petits nombres, et vice-versa.
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La dyscalculie vient souvent du fait que les enfants n’arrivent pas à se représenter les ordres de grandeur : qu’est-ce qui vient entre 8 et 10 ? Est-ce que la différence entre 5 et 10 est plus petite que celle entre 95 et 100 ?
💡 Mettre en place une frise de 0 → 100 pour faire comprendre aux enfants comment les nombres se placent sur un axe.
Le Sommeil
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Pendant le sommeil, on revit en accéléré les événements de la journée, un processus appelé “replay”, crucial pour renforcer l’apprentissage.
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Le sommeil nocturne comme les siestes favorisent l’apprentissage. Pourtant, de nombreux enfants (1/3) et adolescents (1/2) manquent de sommeil.
💡 10 ans → 10 heures de sommeil
- Éviter de stimuler excessivement le cerveau avant le coucher favorise l’efficacité de l’apprentissage.
💡 Pas d’écrans après 21h.
- À l’adolescence, un changement hormonal naturel conduit à un coucher plus tardif.
L’Apprentissage
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La faute n’est pas un échec, elle fait partie de l’apprentissage. Il faut inciter les enfants à prendre des risques en les déculpabilisant de faire des erreurs.
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Il est préférable d’alterner des temps d’apprentissage avec des tests plutôt que de l’apprentissage pur. Cela peut paraître contre-intuitif car avec l’alternance, le temps total d’apprentissage pur est moindre. Le plus important, ce sont les phases de réflexion.
💡 Il faut s’assurer que l’élève ne reste pas passif pendant l’apprentissage.
- Les jeunes enfants utilisent le regard pour comprendre les moments d’apprentissage.
💡 Il faut regarder l’enfant droit dans les yeux pour lui faire comprendre que c’est un moment d’apprentissage.